AULAB poursuit ses recherches sur le maraîchage sur toit
Encore cette année le Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB) mène plusieurs recherches dans le cadre de ses projets sur toit, particulièrement à sa ferme maraîchère expérimentale sur toit au Palais des congrès de Montréal. AU/LAB expérimente et collige des données technico-économiques permettant documenter les enjeux et le potentiel des fermes urbaines sur toit. Depuis 2016, plus de 10 recherches ont été réalisées, se déroulant souvent sur plusieurs années.
Si nous poursuivons le suivi des taux de productions de différentes variétés potagères pour les traiteurs et restaurants, afin d’affiner les modèles économiques d’une ferme urbaine sur toit, en 2025 nous menons 5 autres projets :
Gestion de l’eau : meilleure gestion de l’eau et potentielle de rétention de l’eau par des toits verts maraîchers
La gestion de l’irrigation des planches de production sur un toit maraîcher est un enjeu majeur, tant par les conditions extrêmes (forte température, évaporation rapide) et l’absence d’une nappe phréatique (le substrat est bien drainé ce qui laisse peu de résilience aux plants lors d’un arrêt de l’irrigation). Simultanément, les toits verts maraîchers peuvent être une réponse pour la gestion des fortes pluies de plus en plus courantes.
Depuis plusieurs années qu'AU/LAB récolte des données qualitatives et quantitatives sur l'irrigation sur les différents toits maraîchers qu’il exploite. AU/LAB s'associe à l'équipe Hydro Sciences, menée par le Professeur Florent Barbecot du département des sciences de la Terre et de l'atmosphère de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Cette équipe souhaite particulièrement travailler sur l'irrigation des toits verts maraîchers et permet de développer une belle première opportunité de collaboration.
Une première étude sera menée par Marie Chertin, étudiante en stage au sein de l’équipe de Florent Barbecot. Une récolte de données sera effectuée sur le toit maraîcher du Palais des Congrès de Montréal à cette saison 2025. Différents capteurs permettant d'étudier la quantité et la qualité de l'eau seront installés. Nous utiliserons aussi le système Orisha un système simple d'utilisation développer à la base afin de permettre la gestion de l’environnement de petites ta serre et d'automatiser les tâches d’irrigation, en autres. Une analyse sera faite des données récoltées précédemment et des données de cet été. L'objectif serait d'étudier les possibilités de mieux valoriser l'eau de pluie pour l'irrigation et de voir comment Orisha peut devenir un outil de gestion efficient de l’irrigation d’un toit maraîcher.
2. Densité de plantation des piments forts
Afin de rendre économique viable les fermes biointensives, la densification de la plantation des plants est une des avenues utilisées au Québec. Les données montrent que la plantation de plants de piments au 30 centimètres en quinconce permet d’augmenter la production. Par contre, sur les toits urbains, la croissance des plants et les taux de production sont nettement plus élevés qu’en zone rurale. Planter densément à un coût économique, temps de travail et production de semis en plus grands nombres (coût de l’espace de production des semis). Cette année, nous testons la production du piment Sugar Rush à 30 cm planter en quinconce et à 60 centimètres, afin de voir si nous avons une différence de production par mètre carré et fin de trouver une densité optimale pour la production sur toit de piment.
3. Amendement : tester différentes recettes pour la production maraîchère sur toit
Depuis plusieurs années, l’équipe agricole de AU/LAB a développer sa recette d’amendement qui comprend du Frass, du fumier et poules en granules et compost Biosol. Cette année, nous allons comparer cette recette d’amendement, en remplaçant le compost Biosol par le compost marin et forestier biologique Bionik, un compost vivant. Dans le cadre de la même recherche, nous allons tester les engrais Bionik. Cette recherche est réalisée dans le cadre d’une collaboration avec Gloco, l’entreprise derrière les produits Bionik.
Dans le cadre d’une autre recherche nous testons les biostimulants de Dubois agrinovation sur la production du piment Goria. Cette expérimentation est réalisée sur un toit de l’Université du Québec à Montréal.
4. Potentielle de l’agrotourisme pour les fermes urbaines
En 2024, grâce à un partenariat avec Tourisme Montréal et l’opérateur touristique Supernature travel, l’équipe AULAB a mis en place un projet pilote d’agrotourisme. En 2025, nous poursuivons ce projet pilote qui nous permet d’acquérir dans un premier temps de l’expérience sur l‘agrotourisme, sur les modèles économiques derrière les différentes activités potentielles et les enjeux dans le cadre de l’agrotourisme (visites, soirée festive, repas, team building, etc.). Une fois les projets pilotes consolidés, nous colligerons les informations sur l’expérience client d’un projet agrotouristique sur toit.
En 2025, nous participons aussi à une recherche, portée par le Carrefour de l'Industrie bioalimentaire de l'île de Montréal (CIBIM), visant le développement de plans d’affaire sur différents projets pilotes agrotouristiques à Montréal. Notre projet sur le toit du Palais des congrès est l’un de ceux-là.
5. La mise en place d’une culture intercalaire de basilic pendant la dormance du safran
Nous poursuivons la recherche entamée en 2024 afin d’évaluer l’impact de la mise en place d’une culture intercalaire de basilic, pendant la période de dormance du safran, sur la production de fleurs. Les données récoltées en 2025 vont nous permettre de mesurer l’impact sur la multiplication des cornes de safran. L’objectif est aussi d’évaluer l’impact économique de la production conjointe de safran et de basilic pour une ferme urbaine en maraîchage sur toit.
La vitrine technologique du maraîchage sur toit
Par ses sites d’expérimentation, AU/LAB contribue au développement des connaissances spécifiques à la production maraîchère sur toit en menant plusieurs recherches et expérimentations agronomiques et technico-économiques. La plupart de ces expérimentations sont réalisées à la ferme expérimentale du Palais des congrès opérée par le Laboratoire sur l’agriculture urbaine depuis 2016. Cet espace d’expérimentation d’une superficie de 3 250 mètres carrés est situé sur le toit du 5e étage et a comme objectif de tester et documenter différentes techniques et technologies adaptées à l’agriculture sur toit en milieu urbain.
Ce site a été rejoint par d’autres sites dans les dernières années, dont les toits maraîchers de l’esplanade Tranquille et de la Centrale Agricole, le toit et la serre du pavillon des sciences biologique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et 2 toits à l’Esplanade Cartier. Des sites nous permettant de diversifier nos recherches et expérimentations technologiques ou sociales et réaliser de l’incubation de nano-fermes.
Ces recherches et expérimentations permettent à AU/LAB de développer, au fil des années, une expertise pointue conduisant au développement de ressources pour les fermes urbaines sur toit, dont des guides sur la production agricole commerciale sur toit en milieu urbain et de fiches techniques et capsules vidéos.
La vitrine technologique et technique sur le maraîchage sur toit est une initiative du Laboratoire sur l'agriculture urbaine (AU/LAB) visant à valoriser les toits comestibles, mettre en commun les expertises en matière de maraîchage sur toit et transmettre différents résultats de recherche et d'expérimentation concernant ce type de maraîchage. Elle est rendue possible grâce à de nombreux partenaires au fil des ans dont le Palais des congrès de Montréal, la ville de Montréal, Tourisme Montréal, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, l’Université du Québec à Montréal (UQAM), le Partenariat du Quartier des spectacles et Prével.